- Oui, il dit vrai. Répond Amy à sa place.

Je soupire et je m'allonge dans l'herbe. Kakeru m'affirme que Yuuki n'est pas réellement méchant et qu'importe le fait que je sois entourée de garçon parce que je suis sympa. 

- En réalité, j'ai énormément de mal à me faire des amis. Corrigeai-je. Pour vous, c'est Amy qui m'a dirigé. Et pour elle, c'était de la chan ..

- C'était le destin ! Chantonne Amy. 

Nous nous regardons des étoiles dans les yeux, et nous sourions. 

Pendant prêt de dix minutes, Amy et moi n'avons pas cesser de parler de musique. Elle au violon et moi au piano, nous avions hâte de montrer ça à nos frères et sœurs. Je propose vivement à Ren si il est d'accord pour nous accompagner mais il ne répond pas, perdu dans ses pensées.

Des pensées visiblement douloureuses, puisqu'il n'arrête pas de serrer ma main. 

Je le regarde tristement, sans comprendre pourquoi le fait que je sois au club de kendo l'attriste tant. Je lui poserai la question un autre fois, pas en public. 

Après quelques minutes de conclusion sur la musique, nous nous levons et nous dirigeons vers l'entrée du lycée pour aller en cours. Je lâche la main de Ren, à contre cœur, puis je me dirige au toilette pour boire un coup, et enfin je rentre en cours. Tout le monde discute, des rires fusent, des sourires. 

J'aime énormément ma classe.

Tout le monde est vraiment gentils. C'est peu-être simplement parce que je suis une élève transférée, ou bien parce que tout le monde se connaît depuis bien longtemps, mais malgré ça, même si je ne les connais pas tous, j'aime l'ambiance de cette classe. 

Le professeur entre et tout le monde se tait, nous le saluons et nous débutons le cours. 

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 La sonnerie retentit et le cours prends fin. Kakeru part à son club de foot, Amy s'en va travailler à la boulangerie et Ren doit rentrer chez lui pour aider son père au restaurant. 

Quant à moi, je commence mon entraînement de kendo.

Je frappe à la porte trois fois, jusqu'à ce que Yuuki Rin vienne m'ouvrir. Il m'accueille avec un grand sourire et me montre les vestiaires. Comme je m'y attendais, dans le vestiaire des filles, je suis la seule. 

J'enfile mon armure, j'attrape mon sabre et je file au dojo. Ici, Yuuki me présente aux autres membres du club :

- Le mec qui se bat bien au fond et qui est roux, c'est Benjamin. L'autre brun grand aux yeux bleus qui est assis c'est Léo. Et les trois autres qui se battent entre eux ce sont Arthur, Sei et Sam. Je leur ai déjà parlé de toi, pas besoin de te présenter. 

Nous nous avançons jusqu'au centre et les garçons viennent nous rejoindre. Ils sont dégoulinant de sueurs et respirent bruyamment. 

- Nous avons un "match" dans deux semaines, c'est pour ça qu'ils sont à fond. Justifie Yuuki. Pas vrai les gars ?

- Ouais ! Disent-ils tous en cœur.

Avec cinq paires d'yeux braqués sur moi, Yuuki continu de leurs parler. Les points faibles, les améliorations, tout ce qu'ils ont fait, il le leur dit. Petit à petit, ils arrêtent de me fixer et écoute plus attentivement leur capitaine. J'écoute à mon tour et je me rends soudain compte à quel point Yuuki est motivé. Il donne tout ce qu'il a en mots pour donné envie aux garçons de faire de leurs mieux. Pourtant, il n'hésite pas à appuyer sur les points faibles, à les rabaisser. Et ça marche absolument bien.

Je n'aime pas ça, surtout venant d'un capitaine ... Soudain, il s'arrête et me fixe de son regard bleu glacial :

- Quant à toi, tu vas me montrer ce que tu as dans le ventre.

Je me mord les lèvres. Cela fait bientôt sept ans que je pratique ce sport et j'ai l'impression que mon capitaine va bien m'humilier. 

Sans dire un mot, je met mon casque, et je me met en position. Yuuki fait de même tandis que les autres membres du club se disperse autour de nous. Son sabre se penche trop en avant et je sais qu'il va attaquer. 

Maintenant.

Je me décale immédiatement vers la droite en resserrant ma prise sur le sabre. J'avais bien vu. Mon adversaire s'est avancé pour frappé mais pris de cours, il perds quelques secondes à cause de ses préjugés sur ma petite personne. Quelques secondes que j'exploite pour mettre fin au combat. 

Que "j'essaie" d'exploiter, plutôt. Il se reprend vite, se retourne vivement et pare mon coup. Sur ça, je le vois sourire. Il s'amuse vraiment ! Je fronce les sourcils, rassemble ma force dans mes bras et soulève son sabre brusquement, le temps de lui asséner avec la poignée de mon arme, un coup dans le ventre. Qui lui coupe la respiration aussitôt. Et c'est à mon tour de sourire !

Pendant prêt de cinq minutes, nous continuons à nous battre ainsi. J'attaque, il pare, il attaque et je pare son coup. Jusqu'au moment où Sei interpelle Yuuki, qui se doit d'arrêter le combat. 

Nous enlevons nos casques pour découvrir le visage trempé de l'adversaire. 

- C'était amusant. Dit-il, un sourire en coin. Tu as plus de défauts que tu ne le crois. Ne va pas t'imaginer d'avoir atteint maximum le niveau deux.

- Si nous avions continuer le combat, j'aurai réussi à te faire pleurer en te montrant à quel point ton niveau de provocation est mauvais pour un capitaine. Rétorquai-je froidement.

Il me regarde, une lumière amusée dans les yeux et marmonne :

- Jolie répartie. 

Et sur ce, il s'en va débattre avec Sei. Léo m'interpelle et nous nous entraînons tout les deux jusqu'à la fin du cours.

Dans les vestiaires, je prends une bonne douche froide.

Si froide, qu'elle me rappelle le goût de l'amertume.