• Yuuki était évidemment au club de kendo pour les démonstrations. Ren y est allé et je suis retournée dans la salle de musique où ici, j'ai expliquée la situations aux autres. Amy a tout de suite réagis :

    - Mais on ne le connaît pas et il ne sais même pas ce qu'on va jouer comme morceau ! C'est une mauvaise idée Léanna.

    Kakeru a acquiescer discrètement. Je pense : "Merci !" ironiquement et je dis :

    - Nous verrons au retour de Ren d'accord ?

    Oui général, et nous reprenons les répétitions. Pierre est avec nous et il regarde ce qui ne va pas dans le son, le volume, le rythme de la musique en nous écoutant. Il n'y a pas meilleur juge en musique que Pierre pour moi ! 

    Amy décide qu'elle sait parfaitement ses morceaux et me laisse avec Kakeru et Pierre tandis qu'elle va sur la scène, encore et toujours caché par les rideaux. Pendant ce temps, Kakeru et Pierre discute de jeux vidéos, et bien sûr, je me joins à eux. N'oublions pas qu'appart la musique et le kendo, les jeux vidéos sont aussi une de mes passions !

    - Tu n'arrives pas à tuer le dernier boss ? Répète Kakeru

    - Non, dis-je. Je pense que c'est à cause du choix de mes Keyblade, et aussi de mes attaques.

    - Il faut que tu choisisses les trois dernières Keyblade et que tu fasses l'attaque "Miroir" toutes les sept secondes en tournant autour de lui. Répondit-il.

    - J'ai déjà essayer mais ma jauge de manas diminue trop vite et je n'ai plus assez de magie au bout de quatre attaques ! Rétorquai-je.

    - Et tu es certaines de ne pas avoir oubliée de compléter un autre monde avant de t'attaquer au dernier boss ? Demanda Pierre.

    - Certaine ! Dis-je.

    - Eh bien tu devrais ...

    - VLAM !

    La porte s'ouvre et Yuuki rentre dans la salle, toujours accompagné de son regard si fourbe. Suivis de Ren, les bras croisés, il s'avance vers moi, observe Pierre et dis :

    - Il y a un air de famille.

    Pierre se présente froidement (comme à sa manière) et Yuuki se présente aussi, le sang de Pierre ne fait qu'un tour et il lance :

    - Ha ! Mais Lé, c'est lui celui que tu appelles le glaç ..

    - Mais oui Pierre c'est très drôle j'admets ! Coupe Ren en plaquant sa main sur la bouche de mon frère.

    En me retournant, j'ai une vue incroyablement grande sur les yeux de Yuuki qui a son visage à quelques centimètres du miens et qui me dit :

    - Tu vois quand tu veux. Il suffisait juste de demander. File moi les partitions que je regarde.

    Je fronce les sourcils et je vais les chercher. Kakeru entame la conversation :

    - Ah euh Yuuki, la batterie est là, tu peux t'y asseoir, vas-y.

    Il obéit et je lui tends les partitions. Il les feuillettes et me demande :

    - Il reste combien de temps avant le début de la représentation ?

    - Une heure.

    - C'est largement assez. Allez au boulot, va chercher l'autre violoniste et on commence.

    Ren réponds :

    - Je t'ai déjà dis qu'elle s’appelait Amy "l'autre violoniste".

    - Mh. Fait Yuuki.

    Je respire un coup et je file chercher Amy. En passant, je jette un coup d’œil au publique : Bondé. Ça me fiche le trac en moins d'une minute.

    En arrivant dans la salle de musique j'entends Yuuki brailler :

    - Mais jamais je porterais ça, t'es fou !

    Et il lance le costume que Kakeru lui avait donné. Je saisis le poignet de "Monsieur le Glaçon" et je lui lance aussi froidement que son surnom :

    - Deux choix : tu le portes ou tu oublis tes combats de kendo avec moi jusqu'à la fin de l'année.

    Soudain, il s'arrête. Un instant je pense que c'est à cause de ce que je viens de dire mais pas du tout. La raison est Amy. C'est elle qu'il observe. Étonné, surpris, stupéfaits, voilà comment il est. Mais ce qui me frappe surtout, c'est qu'il l'a dévore des yeux.

    Et que ce n'est pour le moment, absolument pas réciproque ...

    Il prends le costume des bras de Kakeru, costume qui n'est autre qu'une simple chemise blanche et un pantalon noir et murmure quelque mot peu important pour la suite de l'histoire.

    Nous nous installons et nous commençons à jouer. Heureusement que Yukki joue de la batterie depuis neuf ans croyez-moi, sinon nous serions dans le pétrin jusqu'au cou !

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    La répétition finit, les costumes enfilés, les instruments accordés et les encouragements abrégés, nous sommes derrière le rideau, chacun face à son instrument. Au fond de la scène : Yuuki et sa batterie à droite, moi et mon synthé à gauche. Devant, Ren et ses deux guitare (il alterne avec une basse et une acoustique) et Amy avec son violon. Et entre Yuuki et moi, Kakeru. Parce que Pierre lui a montré comment gérer la puissance sonore et s'occuper de tout les petits détails du son avec la tablette électro.

    Nous sommes tous à bout de souffle. Nous entendons les voix du publique, les flash des appareils photos, et soudain ... Les lumières s'éteignent. 

    Je déglutis et j'entends Yuuki faire de même. Il n'est pas si insensible au final .. ! 

    Il y a un lourd silence de trente secondes jusqu'à ce que le publique se taise et que le directeur (je suppose) apparaisse devant le rideau. Comme ce dernier est fermé et que je suis derrière, je ne sais pas si le nombre de spectateurs à augmenter mais j'en suis néanmoins persuadée.

    Puis, après un lourd moment d'absence, la voix grave et puissante du directeur retentit dans un micro :

    - Mesdames et Messieurs, je vous souhaite à toutes et à tous la bienvenue à notre représentation musicale ! Cette année, un club de musique s'est crée et cinq élèves ont décidés d'organiser un spectacle le jour de la fête du lycée. Je ne pense pas avoir le droit de les présenter, ils le feront eux mêmes, je pense qu'ils y tiennent ... ! Et sur ce, je vous souhaite à tous un très bon moment !

    La voix ne retentit plus mais en revanche, les applaudissement, si. 

    J'allume mon synthé, Amy prends son violon, Kakeru pose les doigts sur la tablette, Yuuki fait tourner ses baguettes et Ren enfile sa guitare. Il se retourne vers nous, et d'un sourire nous rassure tous.

    Et enfin, après de longues secondes de silence intenable, le lourd rideau de velours rouge, s'ouvre.


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  • Ça y est, c'est le grand jour. Pour moi, et pour Paul. Nous sommes le 11 Mai, le jour de la Fête de l'école.

    Et de l'audition de trompette de Paul ... ! 

    Chez moi, c'est la panique. Suzy n'est pas là et ne peut donc pas s'occuper d'Enala qui est malade alors mes parents sont au petits soins pour elle, du coup, Paul stresse et je suis obligé de le réconforter, pourtant je dois absolument me préparer pour la fête, alors Pierre cours partout dans la maison pour me chercher mes affaires (certes, un peu éparpillées) et parallèlement il se dispute avec Thibaud. J'essaie de calmer le jeu, étant l'aînée mais bon ... 

    Et en plus de ça ... C'est Amy et Ren qui viennent me chercher. 

    Je demande à Paul d'aller chercher sa trompette, ce qui ne fait qu'accentuer sa crise de larmes. Je lève les yeux au ciel et je hurle :

    - Silence !!!

    Il écarquille les yeux, cours la chercher, la pose dans le salon, s'assoit sur le canapé et ne bouge plus. Je m'habille et je demande à Pierre et à Thibaud de préparer un repas à emporter. Mes parents me remercie vivement et partent en voiture pour déposer Enala chez mes grands-parents pour qu'ils la garde jusqu'à notre retour. Oui "notre", car c'est toute la famille qui vient à la fête de l'école ! Pierre rentre au lycée l'année prochaine alors nous en profitons pour le lui faire visiter. Le reste de la troupe c'est juste par ... curiosité.

    La sonnette retentit et c'est Pierre qui ouvre la porte d'entrée. Devant, Ren et Amy. Comme à son habitude, je sais que Pierre va les toiser de haut, alors je m'interpose immédiatement devant lui :

    - Ha, euh .. Salut ! Entrez entrez. On sera bientôt prêt laisser moi juste quelques minutes de plus !

    Et je file cherchez Thibaud pour le ramener dans le salon qui grommelle :

    - Bah 'faudrait savoir, je fais le repas ou pas de repas !

    - Oui, eh bien c'était imprévu. Répliquai-je.

    Il lève un sourcil très peu convaincu en croisant les bras :

    - Imprévu ? Avec toi c'est toujours imprévu.

    Je n'ai pas le temps de le gronder qu'il attrape vite le repas, le fourre dans un sac et rejoins Pierre et Thibaud dans le salon. Ici j'arrive, les yeux fermés et je dit :

    - Repas : OK, Paul et sa trompette : OK, Pierre et son casque : OK, et ... Bon sang il me manque quelque chose !

    - Ton synthé peut-être ? lance Pierre à tout hasard.

    J'ouvre les yeux. Ren et Amy sont assis dans le canapé, face à Pierre, Paul et Thibaud tous prêt, sauf moi. Je deviens rouge de honte et je murmure :

    - Quelle idiote.

    - A force de t'occuper des autres, tu t'oublies ! plaisante Amy.

    - C'est toujours ça avec elle, réplique Thibaud.

    J'ignore la suite de leur discussion et je fonce chercher mon synthé. 

    - Besoin d'aide ? demande vivement Ren.

    - Euh ... Oui plutôt.

    Nous nous dirigeons vers la salle de musique (avec un famille de musicien, c'est très courant). Ici, je débranche mon synthé, j'enroule le câble, j'ouvre la housse, je nettoie vite les touches, j'enlève les partitions sur le rebord, je plis les pieds et Ren le porte pour le ranger.

    Je le met sur mon dos et nous sommes fin prêt. Enfin, JE suis fin prête. Mes parents arrive, nous montons tous dans le mini-bus et nous partons pour le lycée.

    Je suis à droite des trois place, tout au fond de la voiture. Ren est au milieu et Amy à gauche. Devant moi, Pierre se retourne. Je souris à la vue de sa petite frimousse qui dépasse du repose-tête. 

    - C'est assez amusant, dit-il. Vous êtes tout les trois, derrière, l'endroit le plus serré dans cette voiture je tiens à préciser, avec un synthé, une guitare et un violon sur vos genoux. Enfin, c'est Ren qui porte la moitié du synthé plus sa guitare.

    Ce dernier sourit et dis :

    - Toi je t'aime bien. 

    Pierre le fixe un court instant avant de lancer :

    - Je crois que c'est officiellement réciproque.

    Amy et moi, nous nous regardons incrédules. Ren chuchote :

    - Il ne faut pas chercher à comprendre les garçons !

    - Oh que non ! Dit Amy un sourire sur les lèvres.

    Et sur ce, nous laissons nos pensées vagabonder dans le pays de la musique (et du trac !) pendant dix minutes.

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      Arrivé au lycée, nos parents garde Paul et Thibaud pour se balader dans les stands de chaque classe. Pierre a insisté pour rester avec Ren et Amy et nous voilà tous les quatre, en route la scène du concert. 

    Lorsque le proviseur a annoncé au lycée que nous allions faire un concert durant la fête, les élèves sont devenus fou. De joie, bien sûr. Et bien plus au moment ou le proviseur a décrété que le groupe se composer de deux garçons et de deux filles.

    "On dirait un manga shôjo !!" disaient la plupart des filles, "Ces deux gars ont bien de la chance !!" disaient la plupart des garçons. Oui, deux gars et deux filles parce que Kakeru est dans le jeu. 

    Nous avions passé du temps à trouver un batteur, mais en vain. J'étais sur une bonne piste pourtant ! Lors de mon dernier entraînement de kendo, toujours et encore contre Yuuki, celui-ci m'avait surpris en train de murmurer sans cesse : "Il nous faut un batteur.". Et il m'avait annoncé qu'il en connaissait un, très doué. Mais venant de lui, j'ai tout de suite décliné l'offre. Pourtant, même maintenant, quand je le croise dans les couloirs ou autres il  me propose encore si je veux d'un batteur. Je sais parfaitement que c'est stupide de décliner sans cesse sa proposition, mais il me rappelle la souffrance de Ren et je ne veux pas le impliquer dans ça.

    Alors on a demandé à Kakeru d'apprendre la batterie en une semaine et le résultat est assez ... original. Enfin, on va faire avec !

    Mais quand même, au fond j'espère encore d'un bon batteur ...

    Les rideaux sont fermés et risque d'être ouvert dans deux bonnes heures. Nous installons donc nos instruments sans se presser et nous répétons dans la salle de musique. Elle est fermés pour la fête, sauf pour nous ! 

    Nous jouons dix morceau à peu près (nous reprenons aussi des chansons connues), mais à la fin, j'explose devant la mine désespéré de Kakeru :

    - Non, non, non et non ! Ce n'est pas possible, on y arrivera jamais ! Kakeru ne peux pas jouer ! 

    - Merci Léanna ! s'écrit-il sauver. Je ne veux pas jouer plus longtemps, je n'y arriverai jamais !

    Ren soupir et dit :

    - Mais si, il suffit juste que tu t'entraînes. C'est la classe quand même d'avoir un meilleur ami batteur ! lance-t-il pour l'encourager.

    Mais à ce moment, je tilt. D'un bond, je me lève, j'empoigne le bras de Ren qui ne comprends absolument rien, et courant dans les couloirs jusque sur le toit de l'école, je ferme la porte et lance :

    - Yuuki Rin joue de la batterie ! C'est vrai ?!

    Surpris, il ne répond pas. Je m'impatiente vite et je continue :

    - Réponds moi Ren, est ce que Yuuki joue de la batterie ?!

    Je suis essoufflée, lui aussi. Il met du temps mais malgré ça, il arrive enfin à acquiescer un oui, penaud.

    - Depuis une semaine il me propose de pouvoir jouer mais je refuse car je lui en veux de t'avoir causer autant de mal, pourtant tu sais aussi bien que moi qu'on a besoin de lui alors s'il te plaît accepte-le et demande lui de jouer !

    Il réagis au quart de tour :

    - Non mais ça ne va pas ?! Je ne vais jamais aller me pointer devant lui et lui sortir comme ça "Hey salut, ça te dirait de prendre la place de batteur dans le groupe ? Aller c'est pas grave on oublie toutes ces années de souffrance acharnés et on recommence à zéro hein ?"!

    Un lourd silence s'installe. Je reste les poings serrés devant lui en le fixant. Il regarde le sol, les mains sur les hanches et les sourcils froncés. Le vent s'engouffre dans mes cheveux et ma chemise et me donne des frissons. A moins que ce ne soit le combat que Ren affronte intérieurement.

    - Je t'en pris, murmurai-je. Je sais que tu as souffert et que c'est affreux mais malgré tout ... Non laisse tomber. 

    Je me retourne, prête à partir les larmes aux yeux lorsqu'il m'arrête :

    - Non, stop ! Arrête-toi.

    Il soupir fortement et reprend :

    - Arrête-toi et explique moi, même si tu sens que ça va être égoïste. Dis moi ce que tu veux dire et je te dirai ce que je veux dire.

    Et je ne me retourne pas. Je baisse la tête. Faible et démunie, je décide de tout dire :

    - C'était horrible, affreux, méchant, mauvais et tout ce que tu veux. Mais ... Je sais une chose sur toi que toi tu ignores. 

    J'inspire longuement et je me lance :

    - Tu aimes encore Yuuki. Malgré ça, tu ne peux pas t'empêcher de l'aimer comme un ami fidèle. Je vais te raconter une histoire : "Deux amis dans le désert marche côte à côte. Soudain, il se dispute, et l'un des deux donne une gifle  à l'autre. Celui qui l'a reçu écrit alors dans le sable : Aujourd'hui, mon meilleur ami m'a giflé. En continuant le chemin, les deux amis arrivent à une oasis. Ils s'y plongent le corps lorsque soudain, celui qui a reçu une gifle se noie. L'autre le sauve de la noyade. Puis, celui qui a été sauvé marque sur la pierre : Aujourd'hui, mon meilleur ami m'a sauvé la vie. Plus tard, celui qui l'a giflé et sauvé la vie lui demande pourquoi il a marqué dans le sable qu'il l'avait giflé et dans la pierre qu'il l'avait sauvé. Il répond alors : "Parce que la douleur qui s'écrit dans le sable s'efface avec le vent et que la joie qui se grave dans la pierre ne part jamais !"."

    Comme j'ai le dos tourné, je ne sais pas comment se trouve Ren, mais je suis sur qu'il est touché jusqu'au fin fond de son cœur.

    Sinon, pourquoi m'aurait-il pris dans ses bras en ce moment même ?


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  • Je fini mon morceau sur un accord de mi mineur, et le calme s'empare brusquement de la salle de musique. J'ai le cœur qui bat à cent à l'heure : Ren, Amy et moi sommes en train de répéter le même morceau depuis une heure et quarante-cinq minutes ... !

    Depuis que Ren m'a parlé de ses souffrances (il y a deux jours) je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire quelques paroles à ce propos. Ces paroles ont touché Amy qui a donc écrit le milieu de la chanson et Ren en a fait la fin. Nous avions dû y passer quatre bonnes heures. Le soir Amy nous a invités chez elle, afin d'en composer la musique, puisque ses parents n'étaient pas là. Une nuit entière a décortiquer des accords, raccorder la guitare et le violon, froisser des partitions en majeur, puis en mineur et encore en majeur, inventer une deuxième voix, s'enregistrer encore et encore, jusqu'à ce qu'épris par la nuit nous finissions par nous endormir dans le salon, instrument à la main.

    Et le lendemain, le tour était joué.

    Maintenant, nous répétons sans cesse afin de présenter notre morceau à la fête de l'école qui arrive à grand pas. 

    - C'était grandiose, super, méga bien, hyper cool, génialissime !! s'écrit Kakeru

    Il a tenu à nous donner son avis et depuis, il se prend pour le coach du groupe. Ses compliments m'arrache un sourire et Amy demande :

    - Nous devons donner un titre à la chanson, non ?

    Un ange passe. Personne ne dit mot, jusqu'à ce que Kakeru s'emporte :

    - Euuh .. "Les amis séparés "! Non, plutôt " Main dans la main ", ou non je pencherais plus pour ..

    Je n'écoute même plus ces titres stupides et je regarde Ren. C'est à lui que je pensais en écrivant la chanson, et il le sait. C'est donc à lui de trouver un titre. 

    Amy croise mon regard et je comprends qu'elle est d'accord avec moi. Nous le lui demandons et, bêtement, il répond :

    - Alors là, aucune idée !

    - Tu es désespérant, gémis Amy.

    Une petite dispute de rien du tout commence tandis que je m'amuse à pianoter quelques notes par-ci par-là. Quand soudain, la porte s'ouvre brusquement et deux filles de secondes se précipitent sur Ren :

    - Eh dis, c'est toi qui chantait ? Hein ? C'est bien toi ? 

    Ren s'empourpre et tombe de son tabouret. Ces deux filles là sont assez facile à discerner pour qui à l’œil, c'est à dire, lui et moi : jupe remontée avec quatre ourlets, col de chemise ouvert pour laisser entrevoir la clavicule, chaussettes très peu montantes, gloss à paillettes et crayon blanc assez discret afin d'ouvrir le regard. 

    Tandis que Ren fuit du regard le haut de la chemise bien ouverte (trois boutons joliment écarter !) de ses assaillantes en bégayant, je sens mon cœur s'emparer d'un sentiment dérangeant et rancunier envers ces filles. Je ne peux alors pas m'empêcher de soupirer :

    - Pff, pathétique.

    Hélas, un peu trop fort ! Amy me fait les gros yeux et Ren reste sans voix lorsque les deux filles s'arrêtent de le harceler pour se tourner vers moi. Me rendant compte - un peu tard - de ce que je viens de dire, l'une d'elle, la grande blonde dont le décolleté s'ouvre aux regards de tous, s'avance vers moi en faisant dandiner ses hanches :

    - De quoi, gamine ? crache-t-elle.

    Elle me cherche, elle me trouve. Je hausse un sourcil, signe infaillible à qui me connaît bien pour comprendre que plus rien ne m'arrêtera. 

    - Pathétique est un mot qui exprime le dégoût et la rancune envers une chose qui paraît totalement insignifiante au yeux de la personne qui emploie ce mot. En d'autres termes, je viens de dire que je vous trouve pathétique, toi et ta copine.

    Malgré le blush rouge si bien appliqué sur ses joues, j'arrive très vite à discerner la pâleur qui s'empare d'elle.

    Prête à écouter une réponse des plus naïves, je croise les jambes et les bras. A ce moment là, sa copine l'attrape par le bras et lui recommande de partir car nous sommes plus âgés qu'elle et que par ailleurs, leurs cours ont commencés.

    Une fois les deux cruches hors de la salle, je me détends brusquement et je soupire très fort :

    - Ce que j'ai eu peur !

    Amy et Ren ne comprenne pas et j'explique :

    - J'ai toujours l'air détendu et à l'aise lorsque je débat avec quelqu'un mais en vérité je suis des plus stressé ! Et ici en l’occurrence, je n'ai pas pu supporter leurs tenues face à Ren, j'étais hyper jalouse.

    Un silence s'installe lourdement. Je regarde mes pieds, honteuse d'avoir lâcher cette dernière phrase. Lorsqu'un rire clair et sonore s'élève de la part de Ren :

    - Ha ha ! J'avoue que j'étais très mal à l'aise et encore plus lorsque tu as fermer la bouche de cette seconde .. 

    Amy et Kakeru ne dise pas un mot et Ren se lève pour s'accroupir devant moi. Il me fixe avec ses beaux yeux verts et dit :

    - Il n'y a aucun problème à ce que tu deviennes jalouse pour moi. Dis toi que j'en ferai autant de mon côté.

    Je souris, rassurée. Et lui aussi.

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     A la fin des cours, Amy, Ren, Kakeru et moi nous retrouvons pour aller acheter quelques snacks. Sur le chemin du retour, Amy entonne notre chanson et Ren chantonne les paroles jusqu'à ce qu'il s'écrit :

    - Je sais ! En la mémoire de cette belle dispute entre Léa et cette seconde, la chanson s'appellera : " Broken Hearth ". 

    - Vous vous êtes disputées, et vos cœurs sont cassés, susurre Kakeru pour me taquiner.

    Je lève les yeux au ciel et mords un bon coup dans ma barre de chocolat. Avec un sourire en coin ... !

    Amy nous arrête nette :

    - Eh ! Nous avions totalement oublié ! Pour de la bonne musique, nous avons obligatoirement besoin d'un batteur !

    Bizarrement, tous les visages se tournent vers Kakeru qui bégaie :

    - N .. Non dé .. désolé mais moi je ne sais que taper des mains, et encore !

    Fausse joie au cœur, nous repartons dans le but de trouver un batteur dans la semaine qui viens. Amy part la première, travailler chez à la boulangerie de ses parents, et Kakeru recule en laissant dix mètres d’écart entre lui et Ren qui marche à mes côtés.

    Il porte un casque sur ses oreilles. Il ne semble pas me remarquer, alors j'en profite pour l'admirer de plus près.

    Grand et beau, sérieux et rassurant, gentil et amusant. Je ne peux que sourire. Et vraiment, du plus profond de mon cœur, je peux vous assurez que je suis la fille la plus heureuse du monde.

    Il tourne la tête vers moi en découvrant avec surprise que je l'observe. Il enlève son casque, éteint sa musique, me prends la main en se baissant vers mon oreille pour chuchoter :

    - Léa, on peut rester comme ça jusqu'à chez toi ?

    Son souffle sur mon coup, ses doigts enlacé dans les miens, je tourne la tête et dépose un baiser sur sa joue :

    - Toujours.


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